Cette page est en cours d'écriture.Depuis une vingtaine d’années, le concept de "médecine personnalisée" s’est imposé comme horizon de tout progrès de la médecine et de toute politique de santé. Dans bien des secteurs de la recherche et de l’innovation biomédicales, la visée affichée est en effet toujours la même, elle tient dans un mot d’ordre d’une simplicité désarmante : qu’il s’agisse de prévenir la survenue de maladies, de les diagnostiquer, de pronostiquer leur évolution, de les traiter, de régénérer des tissus ou organes endommagés, d’assurer un suivi thérapeutique, il faut impérativement aller vers la personnalisation. La médecine personnalisée porte la promesse de résoudre les grands problèmes de santé publique liés au vieillissement de la population, en particulier la prévalence des maladies chroniques, qui ne cesse d’augmenter. L’anthropologue Nikolas Rose a beau jeu de rappeler qu’au siècle passé, les plus grands succès en santé publique ont été obtenus par des approches "impersonnelles" (vaccinations pour tout le monde, adoption massive de pratiques d’hygiène, etc.) : la personnalisation semble désormais un idéal à atteindre.